Dans cette période de déconfinement et à la veille du 11 mai 2020 où travailleurs et élèves reprendront le chemin de l’école, le Conseil Fédéral maintient son ordonnance qui préconise pour la population les mesures sanitaires édictées jusqu’à maintenant (distance sociale, lavage des mains ) le port du masque qu’en cas de nécessité.

Constatations face au développement de ces mesures au cours de l’évolution de la pandémie en Suisse.

La Confédération en début d’épidémie a fait appel à la population pour obtenir des masques à distribuer au personnel soignant et a puisé dans les réserves de l’Armée.

Actuellement on constate que l’Economie Suisse se porte bien grâce aux données fournies par l’Administration  Fédérale des Douanes à la fin du premier trimestre 2020, grâce principalement à l’exportation de masques. Alors que ce matériel de première nécessité face à l’épidémie de Covid-19 a fait cruellement défaut et qu’on nous le rabâchait sans cesse , demandant à la population de s’en priver pour en réserver l’utilisation dans les hôpitaux et soins médicaux actifs en Suisse.

Tout d’abord en 2019: exportation de  13 kg de matériel sanitaire . En 2020, le relevé de mai mentionne 25 tonnes de matériel qui ont quitté notre pays pour l’Etranger.

 

Statistique des exportations fournie par l’Administration Fédérales des Douanes: 

 

Chine 13’961 kg 60.50  SFR/kg

Hong Kong   6’119 kg 69.40  SFR/kg

Allemagne   1’816 kg           207.40  SFR/kg

Italie   1’022 kg           316.00  SFR/kg

Malaisie     885 kg 75.10  SFR/kg

Autriche     372 kg           454.80  SFR/kg

Royaume-Uni     371 kg 72.30  SFR/kg

France     289 kg 96.30  SFR/kg

Espagne     245 kg           126.00  SFR/kg

Singapour     203 kg 93.40  SFR/kg 

 

A priori en considérant ces chiffres on remarque une grande disparité des chiffres:

le moins cher : la Chine

le plus cher : l’Autriche

A poids égal : entre l’Autriche et le Royaume Uni , une différence nette.

 

L’une des réponses serait financière et commerciale d’après Enea Martinelli, pharmacien des Hôpitaux FMI  de Frutigen, Meiringen et Interlaken  et vice-président de Pharmasuisse.  Il serait à chercher  dans le fonctionnement  du marché de l’offre et la demande, consistant à fournir le Pays offrant la somme la plus élevée, tout en tenant compte que des intermédiaires ont acheté beaucoup de matériel avant la crise et les ont revendus au plus offrant.  

Concernant la Chine ne s’agirait-il pas là l’un des effets de l’accord bilatéral de Schengen négocié avec la Chine, si l’on s’en réfère aux arrivages massifs de masques en provenances de Chine?

 

On constate ,à ce jour , une réelle difficulté à parvenir à se procurer des masques bien que l’Armée ait annoncé une livraison quotidienne de 1 million de masques simples chirurgicaux  aux grandes surfaces suisses Coop et Migros ( Manor étant exclu de ce marché ).

Produit vendu au prix coûtant et limité à une boîte par personne.

Dans la réalité des faits depuis lundi Coop et Migros offrent un paquet par achat , ce qui expliquerait la rupture de stocks rapide, les gens se ruant dans les magasins et trouvant le moyen de se procurer plusieurs boîtes. 

La peur et l’angoisse entretenues par des propos alarmistes génèrent, tout le moins à Genève, des comportements qui consistent à dévaliser les magasins. On a assisté à ce même phénomène en début d’épidémie face à l’achat massif de gel hydroalcoolique et de papier de toilettes par exemple.

 

Tous les médias révèlent un accroissement du prix des masques face à la demande qui ne cesse d’augmenter. De 10 ct l’unité à à 1fr-1.80 fr . pouvant même aller jusqu’à 5 fr. C’est devenu un produit de luxe qui a obligé à la Confédération à en fixer le prix coûtant soit 1fr. Prix confirmé par Monsieur Prix.

 

Donc actuellement les personnes qui veulent s’en procurer doivent aller dans des pharmacies qui en ont encore en stock, ce qui n’est pas le cas  pour toutes celles de notre canton.  Le gel hydroalcoolique est ,  lui aussi difficile à obtenir par manque d’emballage. On peut néanmoins se le procurer si l’on apporte la bouteille d’origine, on vous en vend la recharge.

Pour les masques on peut avoir la désagréable surprise d’obtenir des masque en provenance de Chine avec mode d’emploi en mandarin.

Dans les transports publics le port du masque est vivement conseillé. Dès lundi les TPG annoncent une augmentation de leur cadence avec une désinfection totale des véhicules au minimum deux fois par jour.

Face à la difficulté de s’en procurer,  on peut s’attendre à ce que le citoyen qui doit se rendre au travail ou à rendez-vous important utilise sa voitureLa compagnie d’aviation Swiss rendra le port du masque obligatoire dès le 4 mai prochain..

Pour qu’il y ait une protection sanitaire efficace dans des lieux confinés de plus de 5 personnes,  il est nécessaire que tous portent un masque afin de protéger autrui.

La recherche Suisse comprenant un consortium national Empa , réunissant l’EPFL, l’EPFZ ,  un laboratoire de Spiez planche actuellement sur la réutilisation des masques existants et  le développement des masques  aux propriétés nouvelles.

C’est un projet multidisciplinaire ReMask, avec la collaboration de l’hôpital de Zürich, de l’hôpital de l’Ile de Berne, du CHUV, de l’Hôpital du Valais, ainsi que de 200 industries de l’Association Suisse du Textile, qui cherche à développer un masque dit «  communautaire «  protégeant des gouttes mais aussi des gouttelettes fines dégagées par la toux. Il se veut en plus confortable d’après les dires de René Rossi , directeur du laboratoire des membranes biométriques et textiles à l’Empa ( Laboratoire Fédéral d’Essai des matières et Recherche ) . 

Si l’on parvient à se procurer des masques ce qui semble être possible en pharmacie, encore faut- il savoir l’utiliser correctement.

Se laver ou désinfecter les mains avant de le toucher.

Envelopper hermétiquement nez et bouche. 

Placer des lunettes sur le masque.

Veiller, pendant qu’on le porte, à ne pas le toucher, si c’est le cas l’enlever immédiatement et le mettre dans un plastique fermé hermétiquement que l’on jettera à la poubelle.

L’enlever sans le toucher , par les élastiques et le placer immédiatement dans un sachet plastique que l’on fermera hermétiquement et mettra à la poubelle.

En Ville de Genève, on a remarqué une recrudescence de déchets, masques et gants jetés simplement par terre mettant en danger celui qui les touchera et les ramassera sans protections. On avait assisté au même phénomène lors de la lutte contre le sida, avec seringues et aiguilles trouvées dans les préaux d’école, ce qui a obligé concierges et enseignants volontaires à se rendre à l’école à 7h. Munis de gants et nettoyer les préaux avant que les élèves ne viennent.

Il est bien entendu que le port du masque n’oblitère pas la nécessité de continuer à observer les mesures sanitaires préconisées par la Confédération et qui ont démontré leur efficacité, à savoir maintenir une distance sociale de 2m, se laver les mains fréquemment au savon ou à la solution hydroalcoolique, tousser ou éternuer dans son coude.

 

 

Texte : Danielle Foglia-Winiger