Inauguration d’une œuvre de John M Armleder.

Cette réalisation, qui s’inscrit dans le cadre du projet art&tram, compose avec les contraintes du passage de Montbrillant et la complexité des différentes structures architecturales du lieu. L’installation se décline en trois éléments: un fronton lumineux constitué d’anneaux de néon, intégré à l’arche du pont du côté de la rue du Mont-Blanc; un lustre formé de lignes de LEDs alternant les blancs chaud et froid, installé dans la grande trémie ouverte sur les quais; enfin, une peinture dorée recouvrant, uniformisant et faisant scintiller les surfaces verticales du passage. Cette intervention de John M Armleder fait usage de la lumière et de ses miroitements, ressources très présentes dans ses œuvres, pour rendre cet espace fonctionnel plus accueillant.

Ce passage est pour de nombreux visiteurs leur premier aperçu de Genève, qu’ils arrivent en train de Suisse ou de l’étranger via l’aéroport de Cointrin. Si l’importance stratégique du lieu est une évidence, sa configuration est d’une telle complexité que seul un artiste expérimenté pouvait être invité à proposer des idées d’intervention artistique.

Art&tram est un projet d’art public le long de la ligne 14 entre Cornavin et Bernex, développé par le canton de Genève sur l’impulsion des communes de Lancy, Onex, Confignon et Bernex. La Ville de Genève s’y est associée par le biais de son fonds d’art contemporain en coproduisant l’installation conçue pour le passage de Montbrillant. Art&tram comporte six interventions artistiques permanentes (dont cinq réalisées). Ces œuvres sont conçues spécifiquement pour un site sur le tracé de la ligne 14, ainsi que sur une rame de tram, par des artistes suisses de renommée international

 

 

John M Armleder vit à Genève, Suisse

 

John M Armleder pratique volontairement la confusion des genres et échappe aux catégories par d’incessants va-et-vient entre des propositions éphémères, le dessin, la peinture, des structures monumentales et l’utilisation d’objets. De même qu’il ne peut être identifié par l’utilisation d’un médium, on ne peut le reconnaître grâce à une procédure, un style formel ou une esthétique. Son travail se déploie sous de multiples apparences, au gré des circonstances, le contexte jouant toujours un rôle prédominant. Comme beaucoup de ses contemporains, Armleder est conscient de venir après les grandes figures de la modernité. Il ne cherche plus à inventer, à faire du neuf, mais plutôt à réactualiser les formes de ses prédécesseurs, en posant également la question : est-ce l’œuvre qui fait décor ou le décor qui fait œuvre ? Cette volonté de distanciation par la citation et de banalisation de l’œuvre d’art au travers du décoratif trouve son expression la plus complète dans les Furniture Sculpture, dont les premiers numéros datent de 1979. Ces sculptures font recours au ready-made, notamment au mobilier, que l’artiste transforme et intègre à des réalisations propres, brouillant les frontières entre ce qui est fait de la main de l’artiste et ce qui ne l’est pas.

Figure centrale de l’histoire de l’art récente à Genève, il a fondé en 1969 le groupe Écart, avec Patrick Lucchini et Claude Rychner, influencé par Fluxus et le néo-dadaïsme, puis la galerie du même nom en 1973.

Parmi ses réalisations récentes dans l’espace public, on compte à Carouge (Genève) celle d’envergure au Collège de Drize, où l’artiste a décliné la forme du célèbre vase Savoy d’Alvar Aalto, sur différents éléments de l’architecture à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment.