205éme anniversaire de la Restauration

Après avoir conservé son indépendance jusqu’en 1798, Genève est annexée par la France et devient le chef-lieu du département du Léman. Au moment de la défaite de l’armée napoléonienne, Genève est libérée le 30 décembre 1813 par les troupes autrichiennes de Ferdinand von Bubna und Littitz, et, le lendemain, après le retrait définitif du préfet, un gouvernement réactionnaire dirigé par l’ancien syndic Ami Lullin proclame la restauration de la république de l’Ancien Régime1. Cependant, les magistrats sont conscients que Genève ne peut plus former un État isolé et se tournent vers les anciens alliés suisses en demandant l’entrée de la république dans la Confédération suisse2. Le 1er juin 1814, les troupes suisses (des contingents fribourgeois et soleurois) débarquent au Port Noir à Genève, puis, en juillet, commencent les négociations pour l’entrée de Genève dans la Confédération. Malgré la crainte des catholiques suisses face à la « Rome protestante » et aux troubles qu’elle a connus au xviiie siècle, le rattachement est effectif le 19 mai 1815, grâce, notamment, à l’influence exercée par le Tsar de l’Empire Russe Alexandre I, au Congrès de Vienne de 1815, au cours duquel la Russie a défendu l’indépendance et la neutralité de la Suisse.


Depuis 1883, les officiers genevois, avec les étudiants de la Société de Zofingue, sont associés à la commémoration de la Restauration grâce à l’initiative prise par un comité présidé par M. Gustave Pictet. Depuis 1887, c’est la Société Militaire du Canton de Genève [archive] qui organise la cérémonie se déroulant le 30 décembre au soir à 17h00 devant la Tour Baudet. Le 30 décembre 1863, à l’occasion du 50e anniversaire de la Restauration de la république, une plaque commémorative est scellée dans le mur de la Tour Baudet. Depuis 1934, un orateur est invité à s’exprimer publiquement, en présence des corps constitués. Dès 1969, la participation de la Compagnie des Vieux-Grenadiers et de sa musique de marche donne un lustre tout particulier à la manifestation à l’issue de laquelle la population est invitée à partager un verre de vin chaud servi sur la promenade de la Treille avec les hôtes de la Société Militaire. Même si, depuis l’année 2007, le Conseil d’Etat a modifié l’ordonnancement de la cérémonie ayant lieu le 31 décembre au matin, la cérémonie organisée par la Société Militaire chaque 30 décembre à 17h00 constitue en cette année du bicentenaire plus particulièrement, le lancement des cérémonies commémorant le bicentenaire du rattachement de Genève à la Confédération Suisse.
Chaque année depuis 1814, la Restauration est fêtée le matin du 31 décembre, jour férié dans le canton. Elle commence, à l’aube, par un tir de 23 coups de canon (un par canton suisse, en comptant les anciens demi-cantons pour un demi) par la Société d’artillerie de Genève (anciennement « Société des Vieux-Artilleurs »4) à trois emplacements, la promenade de la Treille, la promenade Saint-Antoine et la rotonde du Mont-Blanc, suivi par une cérémonie officielle en présence des autorités cantonales5. La cérémonie est suivie du culte de la Restauration à la cathédrale Saint-Pierre.